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vendredi 1 mai 2015

Ecolos avec bébé !

Une fois de plus me voici devant une page blanche de ce blog à m'excuser pour la longue absence d'articles...  Mais nous revenons avec un article que j'avais promis et que nous avons même pu commencer à mettre en pratique : comment rester écolos avec un bébé à la maison ?

Car oui voilà ce qui nous a tenu éloignés de l'ordinateur un bon moment, notre petit garçon est né le 8 février dernier, et presque 3 mois plus tard, je trouve enfin le temps d'écrire cet article qui me trotte en tête depuis quasiment le début de la grossesse.
Car en effet, ça commence dès le test de grossesse : la prédominance du plastique et du jetable dans le monde fabuleux de la puériculture et de l'enfance !

Vouloir rester le plus cohérent possible avec nos valeurs écologiques n'est pas toujours simple, il faut parfois redoubler d'ingéniosité ou partir à la recherche des bonnes idées des autres sur internet ! L'idée est donc ici de recenser ce que nous avons mis en place avec quelques conseils, et si vous avez d'autres idées ou des choses à compléter, nous sommes preneurs !

Le plastique et le jetable
Voilà les 2 maîtres mots du monde de bébé... 

Forcément qui dit bébé, dit couches et pour bon nombre de jeunes parents c'est un sacré budget, tout autant qu'un terrible amas de déchets... Quand on considère que de nos jours et dans notre société, un enfant devient "propre" (je n'aime pas ce terme du tout) vers 2 ans et demi, cela représente 1 tonne de déchets par bébé (certaines études parlent même de 2,5 tonnes) si on a décidé d'opter pour les couches jetables (qu'on préférera idéalement bio car elles sont en partie biodégradables mais surtout ne sont pas blanchies au chlore contrairement à Pampers et comparses... Mais je ne rentre pas ici dans ces détails).
Le principal débat reste donc couches jetables VS couches lavables.
Concernant ces dernières, ce sont les lessives à répétition à 90° qui les rendent moins écologiques qu'il n'y parait, et moins économiques aussi !

Nous étions donc confrontés à ce dilemme, loin d'imaginer qu'une 3e solution existait...
Et pourtant, le souvenir des bébés en Chine et ailleurs en Asie, les fesses à l'air sous des pantalons fendus, continuait de nous hanter !
Un soir nous nous couchons en évoquant toutes ces questions de couches et le lendemain matin Alex se lève, motivé pour faire quelques recherches sur Internet.
Quand je me lève il s'écrie : "On va faire l'HNI !", qui a l'oral passe facilement pour "on va faire la chenille !" Peu motivée à la perspective de faire la farandole de si bonne heure, je reste perplexe...
HNI : hygiène naturelle infantile, voilà ce qu'il se passait en Chine.

Le principe est simple : de la même manière qu'un bébé sait signaler son besoin de dormir ou de manger, il nous indique dès la naissance à quel moment il a besoin d'éliminer. Si l'on se connecte à ses signaux et qu'on lui propose alors de faire pipi ou caca au-dessus d'un pot, d'un lavabo, dans la pelouse, une communication s'établit, si l'on décide de ne pas y prêter attention et de lui mettre des couches, il apprendra alors à taire ces signaux auxquels personne ne répond et ils disparaitront peu à peu.
Attention, je ne dis pas que c'est évident ! Malheureusement le signal n'est pas une lumière clignotante ou une alarme de voiture, c'est plutôt subtil quand le bébé est tout petit et c'est différent pour chaque enfant !
Ernest "vise" le pot à 8 jours

Quoi qu'il en soit nous étions super motivés par l'idée : une vraie solution écologique car la couche la plus respectueuse de l'environnement reste bien celle que l'on n'achète pas et qu'on ne lessive pas !
Au 5e jour d'Ernest, sur l'impulsion d'Alex, nous nous sommes lancés. Après une tétée, nous l'avons placé au-dessus du pot et avons fait un petit son "psssss", et là le miracle a eu lieu : le premier pipi était attrapé ! On n'en revenait pas : c'est une chose de le lire dans les livres, c'en est une autre de le voir concrètement ! On s'est dit qu'on avait peut-être eu seulement de la chance, mais non, l'exploit a été réitéré de nombreuses fois ensuite.

Évidemment on peut passer pour des fous aux yeux de beaucoup mais on voudrait bien insister sur le fait que l'HNI n'est pas une méthode qui impose à l'enfant de se retenir ou qui vise à le rendre "propre" plus vite. Il s'agit plutôt de répondre à ses besoins primaires, de ne pas le laisser macérer dans sa couche, aussi absorbante soit elle, de lui montrer qu'on le comprend. Le bébé n'apprend pas à se retenir comme cela serait le cas si on décidait de lui enlever ses couches à l'âge de 2 ans, lorsqu'il n'a plus conscience de son élimination car trop habitué à faire sur lui... Ici il apprend à se relâcher et c'est là toute la différence.
Ce qui est incroyable c'est à quelle point notre communication avec Ernest s'est approfondie par ce biais, comme il se montre soulagé après avoir éliminé, comme il a compris que chaque son correspondait au pipi ou au caca, comme il ne supporte plus d'être dans un lange mouillé !
Oui car en parallèle nous avons décidé d'utiliser des langes en coton car malheureusement notre climat ne nous permet pas de la laisser tout le temps tout nu... Depuis voilà à quoi ressemble le séchoir à linge ici...

C'est une technique que nous recommandons à tous parents car elle est aussi très valorisante : quel bonheur de voir que son bébé reste au sec, de se connecter à lui. Ce n'est cependant pas de tout repos. On a passé beaucoup de temps avec lui tout nu à l'observer pour voir qu'il grimaçait d'une certaine manière et remuait les jambes avant de faire pipi, qu'il lâchait et reprenait le sein plusieurs fois pendant la tétée... Ce qui veut aussi dire beaucoup de "ratés" sur nous, sur le tapis, etc., ou des déshabillages/rhabillages toutes les 5 minutes !
Il y a des jours où on est très bons, d'autres où on a du mal à se connecter aux signaux, lorsque l'on a de la visite par exemple. Mais le bilan après bientôt 3 mois est vraiment positif : on passe 2 nuits sur 3 au sec et la journée on a systématiquement les cacas, un peu moins les pipis.
Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l'HNI, cliquez ici.

Pour éviter le jetable nous utilisons aussi des lingettes en coton lavables, on a commencé très optimistes avec un stock de 18 lingettes, pour bien vite se ré-approvisionner et en avoir maintenant une cinquantaine pour ne pas devoir faire trop souvent de lessives.
Nous fabriquons également notre liniment nous-même, pour des fesses bien propres, même si on en utilise de moins en moins puisque les cacas sont tous attrapés au vol et pas étalés sur les fesses de notre petit garçon. La fabrication du liniment est archi simple et évite de devoir acheter une bouteille en plastique ! La recette : une dose d'huile d'olive pour une dose d'eau de chaux, on mélange et voilà !

Attention, l'eau de chaux pure est corrosive, alors on se protège yeux et mains !

Le petit chimiste en action
Toujours pour éviter ces bouteilles en plastique jetable nous n'utilisons pas de lait spécial bébé ou de gel douche adapté : un bon savon d'alep fait tout à fait l'affaire et ça sent si bon !

D'ailleurs venons-en au bain ! Comment éviter le plastique ici ?
Le mieux est encore de baigner bébé dans un lavabo ou avec soi dans la baignoire quand on en a une. En ce qui nous concerne, nos lavabos sont trop peu profonds et nous n'avons qu'une douche...
Autant vous dire qu'on s'est bien creusé la tête !
Nous avons fini par opter pour la baignoire-seau : une petite baignoire en plastique en forme de seau pour que bébé puisse retrouver une position proche de celle qu'il avait dans mon ventre, tout en étant dans l'eau et c'est vrai qu'il y est bien : il n'a jamais pleuré pendant un bain ! Cette baignoire permet d'économiser une bonne quantité d'eau alors que paradoxalement bébé y est plus immergé quand dans une baignoire oblongue ! La notre a été fabriquée en Allemagne, est garantie sans adjuvants toxiques et 100% recyclable, et surtout nous nous sommes dit qu'on se resservira plus facilement d'un seau que d'une baignoire pour bébé ! 



Finalement le seul objet pour lequel nous n'avons trouvé aucune alternative écologique satisfaisante fut... le siège auto ! Impossible d'en trouver un sans plastique. Vous me direz, la solution la plus écologique dans ce cas est de ne pas avoir de voiture non ? Ah ah.


Récupérer
La récup' quand on a un bébé c'est évident !
Tout d'abord les vêtements : un bébé grandit tellement vite (Ernest est déjà passé au 6 mois) qu'il est idiot d'aller se ruiner dans les magasins de prêt à porter pour enfants ! Surtout que s'il porte peu, il démolit peu ! Les brocantes sont pleines d'étals de vêtements pour bébés, sans compter qu'il y en a même des "spécial enfants" où les gens bradent tout ce qu'ils ont afin de vider les placards
Ernest a aussi récupéré des vêtements de sa cousine, car après tout est-ce si grave de lui faire porter un body à cœurs roses juste parce qu'il a un zizi ?

Niveau matériel on a continué dans la récup. J'ai décoré sa "chambre" (je mets des guillemets car c'est plutôt une pièce où on stocke ses affaires puisque nous dormons tous ensemble dans notre grand lit) en faisant des collages, une petite bibliothèque en palettes, un mobile avec du papier de soie et des restes de feutrine...
Nous avons également fabriqué un petit lit accolé au nôtre, appelé "cododo" dans le jargon, à partir de caisses de melon récupéré au boulot d'Alex.


L'idée était bonne même si on ne s'en est servit qu'une seule fois, la réalité ressemblant plutôt à ça :

Incomparable, non ?

Réduire ses besoins
Quand on a commencé à faire des emplettes pour bébé, comme beaucoup de gens je pense, nous avons voulu commencer par la poussette. Dans ma tête c'était très logique : j'attends un bébé, j'achète une poussette. On a passé une soirée sur internet à y jeter un œil, à faire des comparatifs de marques, de modèles, c'était carrément casse-tête, on a éteint l'ordi en ayant l'impression d'avoir passé une mauvaise soirée. C'est Alex qui, comme souvent, a lâché la question : "A-t-on vraiment besoin d'une poussette ?", c'est vrai qu'on ne s'était même pas posé la question...
Avec un bébé, c'est très facile de tomber dans le piège de l'hyper-consommation, alors à chaque fois nous avons essayé de redéfinir nos besoins et de bien réfléchir à ce qu'il nous fallait vraiment.

- Le transat ? Si je le redresse avec un coussin on est plutôt bien installés...
- Le coussin d'allaitement ? Si je prends plusieurs coussins que j'ai déjà ça fait bien l'affaire
- Le mouche-bébé ? Bah comment on faisait avant ?
- Les chaussures pour bébés ? Très mauvais pour les pieds et inutiles tant qu'ils ne marchent pas !
- Les coton-tiges spéciaux pour bébé ? Hmmm...
- L'auto-collant "bébé à bord" ? On se demande toujours réellement à quoi ça sert à part crier à la terre entière que ça y est on a un bébé !
- Et une fois encore, cette fameuse poussette....
A bien y réfléchir, on ne se voyait pas du tout mettre notre bébé dans un chariot pour le promener, un si petit bout, très naturellement on était certains qu'on aurait plutôt envie de l'avoir contre nous.
Alors on a commencé par l'avoir en peau à peau les premières semaines, moi dans un bandeau et Alex dans un T-shirt tout spécialement conçu à cet effet.



Puis on a troqué tout ça pour l'écharpe et le porte-bébé et on en est ravis ! L'écharpe demande un peu de temps de mise en place et bébé a tendance à avoir très chaud dedans, c'est plutôt pratique quand on veut rester statique. Le porte-bébé est très vite installé et pratique pour les promenades !

Un dodo au resto

Promenade incognito
Et puis on a aussi testé le portage à l'africaine, dans le dos, pour avoir les mains libres, c'est vraiment super mais pas forcément évident à faire tout seul au début, ça demande un peu de pratique !



Voilà pour les quelques gestes et idées mis en place avec Ernest à la maison.

J'aimerais aussi ajouter quelques mots sur l'accouchement naturel même s'il ne s'agit pas d'écologie dans le sens étroit du terme mais plus largement de respect de la nature, d'une maman et de son bébé.
Ernest est né sans aucune intervention médicale, très serein, tout en dormant, et je suis sûre que cela a contribué à faire de lui ce bébé si doux, gentil, éveillé.
Maintenant que j'ai vécu cette expérience transcendante de la naissance d'un enfant, je peux encore moins comprendre qu'on impose aux femmes de rester allongées et soumises dans leur accouchement plutôt qu'actrices. C'est si valorisant, cela donne tant de confiance en soi de vivre pleinement cet évènement. Je suis outrée d'avoir rencontré tant de personnes pendant ma grossesse qui me déconseillaient d'accoucher sans la sacro-sainte péridurale, surtout issues du milieu médical, et quand j'expliquais mon projet et mes envies, on me répondait "tu verras bien". Je trouve ça fou qu'on bousille la confiance en soi de tant de femmes et qu'on remette en question les capacités de notre corps, à toutes les futures mamans : c'est votre accouchement, vivez-le !


L'écologie avec bébé passe par la découverte du jardin !



A venir, le grand projet du moment : nous allons vivre en tiny house ! On vous explique la philosophie et la réalisation concrète très bientôt !