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mercredi 26 novembre 2014

Les gestes de l'hiver !

Voici que nos articles s'espacent de plus en plus, à l'image de ce temps étiré dans lequel nous avons l'impression de vivre en ce moment : les semaines s'enchainent et passent à une vitesse folle, mais pourtant de nombreux petits gestes quotidiens, répétitifs, typiques d'une vie rurale, nous ancrent dans le moment présent et dans sa sympathique routine...


Rentrer le bois
Nous avons été livrés de 15 ster en prévision de l'hiver... Ce n'est pas rien !
Vue ma situation de ventre arrondi, c'est Alex qui a du se remonter les manches, et patiemment tout ranger en tas derrière la maison...




Une fois la tâche achevée, on réalise que beaucoup de ces bûches sont sacrément grosses et qu'elles auront bien du mal à brûler en entier dans le poêle...   Alors ni une ni deux, nous voilà partis à la recherche d'une hache de guerre pour fendre le bois dans un magasin de jardinage.
Le monsieur costaud à qui nous demandons conseil regarde Alex avec un petit sourire en coin, l'air de dire : "vous n'arriverez jamais à soulever ce que vous voulez acheter..."
Résultat, nous ne nous démontons pas, mais prenons bien le truc lourd qui ressemble à une grosse masse et une hache en même temps et apprenons par la même occasion que ça s'appelle un merlin, et qu'une hache sert à abattre des arbres, pas à refendre des bûches. Merci le monsieur costaud moqueur !
Dans sa routine de vie à la campagne, Alex refend maintenant quelques bûches tous les 2 ou 3 jours histoire d'avoir toujours un tas de bois plus petit pour démarrer le feu...


Allumer le feu
Comme le chante si bien Johnny, lui qui a tout compris à la vie rurale.
Grands débutants dans ce domaine, nous avons pu nous essayer à toutes les techniques de pyromanie imaginables pour allumer un feu. Oui, car nous nous sommes très vite rendus compte qu'allumer un feu n'est pas aussi simple que ce que l'on peut imaginer.
Quand on y pense qui ne se souvient pas d'un barbecue organisé entre copains où l'allumage du feu amène à de longs débats sur comment mettre les brindilles, les branches et le papier pour finir par l'emploi d'un bon vieil alcool à brûler ou l'utilisation en désespoir de cause de super chimiques allume-barbecues qui sentent le kérosène ? (à moins que vous fassiez partie d'une bande d'amis scouts évidemment...)

Les premiers allumages ont été en effet très chaotiques : faux-départs, bois carbonisés intacts, fumée noire dans la maison nous donnant l'impression de vivre chez un marchand de marrons chauds, tapis fondu, bref, plutôt désespérant. L'allumage du feu nous prenait notre journée entière, les yeux rivés devant le foyer au moindre signe de la flamme faiblarde et vacillante. Parfois ça marchait tout de suite mais on ne savait jamais trop si on arriverait à refaire la même chose la fois suivante...
Et là on s'exclame : "Mais pourquoi on n'apprend pas ça à l'école ? Allumer un feu ! Il doit quand même exister des techniques, transmises de générations en générations, qui assurent le bon démarrage et la tenue d'un feu ! Enfin !" Mais oui, là voilà la solution !
"Dis papa, tu peux m'apprendre à faire un feu ?"
Depuis, nous ne ratons plus jamais l'allumage du feu. Cela fait partie de mes gestes quotidiens : disposer le petit bois, craquer l'allumette et se prélasser !



Faire ses réserves
Le Déshydrateur / Séchoir en système D
Grâce à notre feu magnifique, nous avons bien chaud ! Hourra ! Et la belle aubaine, sur notre poêle nous pouvons également cuisiner : faire bouillir de l'eau ou mijoter des choses qui demandent de longues cuissons (parce qu'y préparer des crêpes nécessiterait de devoir rester devant et de se brûler les jambes, ce qui est moins pratique).
Cette configuration de poêle bas a permis à Alex de réaliser un grand rêve : construire un séchoir ! En effet, au dessus du feu la chaleur monte jusqu'à environ 55°C, ce qui est idéal pour déshydrater des aliments !
Nous avons bricolé un séchoir à trois étages à l'aide de cagettes de fruits et légumes et de grille tressée en inox. On y dépose alors les aliments qui, une fois séchés, se conserveront beaucoup plus longtemps que frais ! Et quand on sait qu'Alex ramène tous les jours des fruits et des légumes abîmés du travail, c'est une façon bien économique de pouvoir les conserver.


 Grâce à ce système nous pouvons en effet :
- faire notre bouillon maison de carottes, oignons, poireaux, ail émincé, persil, céleri etc.
- faire nos infusions maison en séchant des plantes
- faire nos biscottes maison avec du pain dur. Du coup faire des croûtons à l'ail maison aussi.
- faire des fruits secs : pommes, poires, bananes, kiwi, ananas... pour grignotage et rajouter aux mueslis.

Rajoutons donc à nos gestes quotidiens la découpe de toutes ces bonnes choses, la disposition sur les cagettes, le fait d'intervertir les dites-cagettes assez régulièrement pour bien diffuser la chaleur, puis la mise en pot de nos stocks pour l'hiver !


Débrancher le frigo
Cette fois-ci, c'est France Gall, grande militante également de la vie sobre à la campagne, qui l'avait chanté : "Débranche tout !".
Vous vous souvenez de notre frigo ? Il avait eu le droit à sa petite photo dans le dernier article, on n'y mettait que des fruits et légumes, beurre, fromage et oeufs, à l'occasion une petite bouteille de jus. En plus, seulement en petite quantité, car Alex ramenant les courses directement de son travail au fur et à mesure des envies et besoins...
Donc notre frigo est démesurément grand pour nous. Sans parler qu'il est vieux, bruyant et complètement givré, donc très gourmand en électricité.
Forcément, la conclusion radicale qu'Alex a trouvé a été la suivante : le débrancher, en finir, RIP. (Comment ça ? Alex ? Radical ?)
Idée qui n'a pas forcément fait tout de suite l'unanimité au sein du couple, mais la force de persuasion (il m'en a parlé TOUS les jours) et le temps qui passe ont aidé à envisager la mise en pratique... Maintenant qu'il fait frais dehors, pourquoi s'évertuer à créer du frais dedans... Moui bon d'accord. Essayons !

Nous avons trouvé la dernière artisane de France qui fabrique encore des garde-manger, comme au bon vieux temps !  Nous lui avons donc commandé un de ces meubles bien pratique, ainsi qu'un petit fromager. Nous les mettons au cellier, où la température est assez basse mais pas trop non plus et garderons nos vivres et conserves là-bas pour l'hiver.


Nous ajoutons donc aux gestes quotidiens celui d'aller et venir au cellier, et encore parfois d'ouvrir le frigo par habitude, puis de se rappeler en le trouvant vide et inerte, que non il n'y a rien à grignoter de ce côté.


Moudre sa farine
Ce n'est pas vraiment un geste de l'hiver, mais c'est le nouveau geste de notre hiver : nous nous sommes offert un nouveau jouet, une meule !
L'idée c'est encore de manger mieux: en moulant la farine (eh oui, le verbe moudre devient "moulant" au participe présent, je viens de vérifier !) et en l'utilisant fraiche on conserve tous ses nutriments, vitamines, etc., d'utiliser moins d'emballages en achetant les céréales en vrac, et de pouvoir transformer en farines nos propres récoltes du jardin (maïs, blé, orge, etc.)


En plus notre meule fait aussi floconneuse, ce qui veut dire qu'on peut faire nos mueslis maisons et des bouillis de céréales pour bébé, toutes fraiches et pleines de bonnes choses !
En tout cas ça épate les copains !




Vider les toilettes
Ca c'est un vrai geste répétitif !
Depuis plus de 2 mois maintenant nous sommes en effet passés aux toilettes sèches, depuis le temps que nous en parlions...
Un des déclics a été les nombreux pipis liés à la grossesse, et puis nous avions entendu parler de 2 femmes ébénistes, pas très loin de chez nous, qui fabriquent de jolies choses en utilisant des bois non traités, des peintures à base de pigments naturels... (Voici leur site internet pour les intéressé-e-s.)
Et il se trouvait qu'il leur restait un toilette sèche en stock ! Si en plus ça peut faire marcher l'économie locale !

Installation du toilette entre femmes d'action
Nous sommes absolument ravis de cette transition !
Comme pour le frigo, il m'est arrivé au départ d'aller automatiquement vers les toilettes (devenues depuis un cagibi, bien pratique pour y ranger l'aspirateur), avant de me rappeler que nous avions un beau trône en bois dédié à cette activité !
Depuis l'habitude est bien prise. A 2 nous remplissions le seau en 2 jours environ (il n'est pas très grand exprès pour ne pas que ce soit trop lourd à transporter ensuite) qui est ensuite déversé sur le tas de compost.
On a récupéré énormément de sciures chez un menuisier et nous n'avons absolument aucun problème d'odeurs, au contraire, ça sent bon le bois !
Nous sommes surpris de constater que la plupart de nos amis s'y essayent, sans trop d’à-priori, on avait ouvert des paris au début pour savoir qui oserait puisque l'ancien toilette reste à disposition pour les moins téméraires.
En revanche je dois bien avouer que quand il vient à être ré-utilisé, entendre la chasse d'eau et penser à ces litres d'eau potable souillés, me fait faire une petite grimace.


Voici donc un aperçu de notre quotidien hiver 2014.
Comme vous le constaterez la vie est douce et suit son cours en toute cohérence.
Je pense que le prochain article sera très ciblé, il s'agira de parler de la préparation de l'arrivée de bébé de la manière la plus écologique possible ! Eh oui, un vaste sujet quand on voit comme le monde de la petite enfance n'est constitué que de plastique, d'objets jetables et aussi de beaucoup de choses inutiles... Récup, fait-maison, épuration des besoins, retour à l'essentiel, voilà de quoi je parlerai !

En attendant, voici une chanson qui colle tout à fait à notre blog et à ce que l'on ressent en ce moment...


It's very nice to go travelling, but it's so much nicer, so much nicer to come home !