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jeudi 6 juin 2013

Mais qui sommes-nous donc ?

J'avais envie depuis quelque temps de soumettre de brefs articles sur le blog entre les 'principaux', pour faire part d'une réflexion, d'une pensée, et puis je me suis dit que la première chose à écrire serait de parler de
qui nous sommes exactement et pourquoi nous faisons ce que nous faisons.

Génération 90
Nous faisons partie de la génération 90 tous les deux, sans conteste. 
Attention, cela ne veut pas dire que nous sommes nés en 90, non ! Cela veut dire que nos souvenirs d'enfance et d'adolescence se sont construits pendant ces années, et que ces années ont certainement déterminées les personnes que nous sommes devenues aujourd'hui.
Les années 90 ont surtout marqué l'univers musical  : Gala, Eiffel 65, DJ d'Agostino, Corona, les Minikeums, la Schtroumpf Party 1, ils ont assis les bases d'un mouvement artistique sans précédent : La dance.
Le divertissement télévisuel est apparu, plus drôle que jamais : Les Enfants de la Télé, Les Z'Amours, La Brosse à dent, Patrick Sébastien et Christine Bravo dans toute leur vigueur.

France 3 Nord-Pas-de-Calais - Picardie
Nous sommes tous les deux nés sur le même sol argileux : La Grande Picardie ou, Le Grand Nord (selon le chauvinisme régional). 
Terre lourde géologiquement, et terre lourde d'histoire. 
Tous les deux nés et élevés à l'abri des villes en plein boom - où les restaurant chinois et les premiers kebabs faisaient leur apparition - nous coulions des jours heureux à la campagne dans nos jardins respectifs, avec pour seule sortie en ville la fameuse sortie au Centre Commercial (parfois aussi appelé "Cité de L'Europe") : l'expansion de la ville, sorte de parcs d'attractions d'achats où tout brille, tout est illuminé, et tout se ressemble. 
Mais c'est là que l'ivresse bat son plein, et un petit bain de foule était sûrement nécessaire, reculés que nous étions.
Le milieu social dans lequel nous avons vécu a donc été déterminant dans nos vies. Ainsi, de nos amis d'enfance, Kévin, Vanessa, Dylan et Allison (entendons classes primaires et collège) nous ne retenons personne, ou quasi, tous fondus dans la masse du système que nous remettons en question depuis quelques temps.


Educations parallèles

La chance que nous avons eu est que nous avons reçu la même éducation, avec les mêmes valeurs.
Le partage, l'honnêteté, l'ouverture aux différences, ne pas gaspiller, finir son assiette, la valeur et le respect des personnes et des animaux, ne pas casser ce qu'on te prête, finir ce qu'on a commencé, ne pas voler...

Tous les deux petits derniers de la famille, nous avons connu le modèle de notre grande sœur, avec quasiment la même différence d'âge, à savoir 4 ou 5 ans.
La figure de la grande sœur a aussi certainement été déterminante dans notre construction personnelle, mais aussi dans les échanges et anecdotes que nous avons pu partager une fois que nous nous sommes rencontrés...


Ascenseur social

Nos parents ont pris l’ascenseur en route souhaitant vite se séparer du cocon familial, ils ont voulu construire leur famille vite en se mariant et devenant indépendants. 
Plein d'énergie, ils ont mis tous leurs efforts de leur côté pour nous permettre d'avoir les moyens d'aller à l'école, mais aussi de pratiquer notre activité extra-scolaire artistique : le théâtre et la musique.
Pour tous les deux, nos parents se déplaçaient volontiers pour nos auditions et représentations, fiers de nous voir briller dans nos domaines !
C'est aussi ce qui nous démarquait des autres enfants. Les copains que j'avais au conservatoire n'était pas les copains que j'avais à l'école, et j'étais pour ainsi dire le seul à l'école à savoir lire la musique et jouer d'un instrument.
Je me sentais donc sensiblement différent. 

Nous nous promettions donc à un avenir brillant, logique du système dans lequel nos parents nous ont mis au monde : La Croissance Infinie. 
Si eux-mêmes, fils et filles d'ouvriers ou d'agriculteurs, s'étaient démarqués et avaient trouvé un travail, puis avaient grimpé les échelons avec assiduité et détermination, avaient pu s'acheter un bien immobilier, une voiture, tout ça sans avoir le baccalauréat et l'accès aux études supérieures, il semblait logique que nous ferions mieux qu'eux, pour aller plus loin, plus vite et être en sécurité financière plus longtemps, jusqu'à nos vieux jours.

D'autant plus que nos grandes sœurs ont fait mieux, elles sont allées jusqu'au bout de leurs études supérieures, se sont intégrées à une entreprise, et ont réussi à obtenir le statut et le salaire de cadre que leurs études leur avait promises.


Nos études supérieures à nous !

Nous aussi, nous avons eu la chance de pouvoir faire les études que nous voulions faire.

Raphaëlle, un peu perdue, s'est donnée une année pour réfléchir en s'inscrivant dans une fac de langue : l'anglais et l'allemand, ça servira toujours, s'est elle dit !
Et puis elle s'est lancée dans une école d'art : parce que c'est un sujet passionnant.

Quant à moi, j'ai choisi l'audiovisuel et le multimédia, fourre tout à mi-chemin entre mes deux activités extra-scolaires : la musique et l'informatique (geek).
C'est en plein dans ces études que nous nous sommes rencontrés, et que nous avons commencé à voyager : 

A Oslo, à Berlin, à Tokyo, en Turquie, sur le Danube pendant 1 mois et demi, en Pologne, puis en Grèce.
Tout ça devenait enrichissant, nous voulions mettre les voiles tous les deux vers un pays étranger.


Nous nous sommes installés à Berlin, où nous avons vécu une année Erasmus en même temps puis sommes restés encore un an, enfin nous sommes rentrés en France, en manque de chaleur humaine, d'amis, de fromage, et de toute cette culture de Patrick Sébastien, Michel Drucker et Christine Bravo dont nous pouvions parler avec les gens que nous rencontrions.

Berlin a été le point d'ébullition de nos réflexions, tout est venu en même temps

  • Ce que nous mangeons nous empoisonne > on consomme Bio
  • Ce qui est bio n'est pas forcément local, et vice et versa > on consomme bio ET local
  • L'industrie de la viande est cruelle > on devient végétariens
  • le lobbying de l'industrie pharmaceutique et les scandales médicaux ? > On arrête de prendre des médicaments (et on se sensibilise à des manières de faire plus alternatives, plus à l'écoute de son corps en amont) 

Puis nous débarquons à Lille et continuons nos réflexions de plus bel : 

  • Le bio et local, ça existe sous forme d'AMAP !
  • La spéculation de l'argent > on change de banque 
  • L'énergie nucléaire n'est pas propre > on pense à changer de fournisseur d'électricité (mais ne l'avons pas fait, car nous partons trop prochainement)
  • L'argent ne sert pas à tout > on découvre les Systèmes d'Echanges Locaux
  • Nous devenons écoeurés par la consommation > on arrête d'acheter
  • La possession de choses nous empêche d'être libres > On se débarrasse de nos biens
  • Des montages de plastiques et d'emballages polluent la planète > Opération 0 déchets 

Toutes ces réflexions ont bâti un code moral et des valeurs auxquelles nous croyons énormément, et dans lesquelles nous sommes pleinement heureux, agissons en pleine conscience, et tout ça sereinement. 
Ces valeurs sont devenues si fortes que souvent elles facilitent nos prises de décision car nous agissons en leur nom.


La décroissance

Et du coup, dans l'histoire, nous n'avons pas intégré L'entreprise qui nous permettrait de 'bien vivre' et d'acquérir notre bien immobilier au plus vite.
Nous avons même choisi délibérément de ne pas travailler dans notre branche, celle de nos études, abandonnant toute perspective de carrière.

Ce que nous voulons, c'est être tous les deux.
Ce qui implique d'avoir des activités séparées, de temps en temps, mais d'être toujours au même endroit, au même moment.
Nous réfléchissons donc toujours à la forme que prendra la vie que nous voulons construire.

Peut être que le voyage répondra partiellement à ces questions . 
Ce qui est sûr, c'est que nous allons rencontrer des gens qui alimenteront toujours notre réflexion, encore et encore...

samedi 1 juin 2013

Un trimestre en transition

Moins d'un trimestre et nous serons déjà sur les routes ! 
Que le temps se compresse étrangement à mesure que nous nous rapprochons de LA date !

Cependant, LA-dite date n'est finalement devenue qu'une date-étape parmi tant d'autres dates, tellement d'événements s'enchaînent en peu de temps.
Un petit point est donc de rigueur sur ce qu'il s'est passé dans les faits et dans nos têtes depuis la dernière fois...

La Démission
Alex rédige sa lettre de démission !

Alexandre a donné sa démission le 7 mai pour quitter son poste de "Responsable de la boutique du Fournil Bio de Saveurs et Saisons" à Wazemmes.
Le voilà soulagé d'être au clair avec ses employeurs et ses collègues.
Le fait de parler à ses clients et ses collègues du départ le fait maintenant pleinement réaliser, il était temps !!

Une page qui se tourne donc le 6 juillet 2013, son dernier jour ! Peut-être son premier et dernier boulot ? Allons savoir...



Dépossession et pré-déménagement

Le constat est alarmant : même si nous avons réussi à ne pas accumuler d'objets en 1 an de vie à Lille, il nous reste quand même sacrément de choses qui remplissent les bibliothèques, les étagères, les placards, et le fameux espace sous le lit...
Mais que va-t-on faire de tous ces trucs ?

SOLUTION 1 : Le bon coin
Comme évoqué dans le billet précédent, nous continuons toujours à vendre sur leboncoin.fr, notre site favori lorsqu'il s'agissait d'acheter des articles d'occasion, site qui s'avère être en revanche carrément pénible pour ce qui est de les vendre...
En fait, vendre un bien sur leboncoin prend beaucoup d'énergie et de temps, à compter
  • choisir si l'objet se vend ou pas
  • déterminer son prix
  • prendre 3 photos (et plus si jamais l'intéressé en redemande)
  • faire sa description
  • attendre des réponses
  • déchiffrer les réponses remplies de fautes d'orthographe, et répondre aux demandes
  • attendre le paiement (délai de 4 jours en général)
  • Aller à la poste déposer le colis
  • Aller à la banque déposer les chèques
WOUWHOU !!! 
Une fois ce parcours du combattant achevé et les 3,50 euros de plus sur ton compte, tu te dis quand même que finalement passer à Emmaüs et déposer tout ça te coûterait moins en investissement.

SOLUTION 2 : Exposer en brocante

Des voisins qui nous ont filé le bourdon...
Aaah la brocante. Nous en avions de très bons souvenirs ! Les brocantes de village avec Papa, Maman, les oiseaux, la buvette et vendre ses jouets et ses BDs en sirotant une limonade tranquillement.

Patatra, le mythe s'effondre. Les brocantes de 2013 ne sont plus les brocantes de 1996.
Ici point le temps de sortir la première fringue de sa valise pour l'exposer qu'on vous l'arrache des bras, on vous demande son prix, sa taille, on vous le rejette sur la bas-côté, on vous prend la valise et on vous la retourne complètement.
Bon bon, passé cet ouragan, force est de constater qu'aujourd'hui on ne vend plus rien à plus de 1euro, c'est dramatique.

De quoi quand même bien relativiser, une fois de plus, sur le besoin réel de devoir acheter du neuf, qui plus est, du neuf de prêt-à-porter dont on se lasse au premier lavage, des DVDs qu'on ne regarde qu'une fois, ou CDs qui prennent beaucoup de place.

SOLUTION 3 et 3Bis : Emmaüs ou la Bibliothèque

Eh oui ! bien pratique, on dépose et on s'en va, et on a oublié en 2h tout ce qu'on vient d'y déposer.
Bon, pour la bibliothèque, c'est un peu plus compliqué, tout n'est pas accepté. Mais garanti d'être réutilisé, et c'est ça de moins que les gens n'iront pas acheter neufs !

Nous avons donc choisi les 3 solutions.
Ce dont il sera difficile de se séparer sera les livres, les CDs, nos ustensiles de cuisine de compét', notre lit...

Nous avons aussi envoyé notre beau recommandé pour mettre fin à notre bail.
Nous rendons les clés de notre appartement le 15 août prochain, soit une semaine avant de partir. Concret concret concret !


Prolongement du processus de dépossession...
Zéro déchet à la maison !  

Encore une petite expérience supplémentaire à notre vie bien remplie en réflexions écologiques.
La problématique du déchet ménager et la dépense énergétique autant pour traiter ces déchets que pour les générer.
Après avoir visité un centre de tri des déchets, avoir vu un trailer de film sur le plastique et les albatros qui en ingèrent, un autre trailer sur une décharge à ciel ouvert près de Marseille, et surtout une famille aux Etats-Unis qui vit sans aucun déchet, il était temps qu'on se décide nous aussi à changer notre comportement et à tenter l'expérience.
Voilà.

Fini les produits emballés : plaques de chocolat, shampoing et autres chips.
D'ailleurs un fabricant de chips canadien a bien failli être précurseur en la matière : il a décidé de mettre en vente des paquets de chips avec emballage biodégradable. Seul problème : les gens se sont plaints à la marque que le paquet faisait trop de bruit...
A ceci, la marque a répondu : "Oui, le sac fait du bruit, c'est le bruit du changement !"
Voir le lien ici

Disons que nous, nous avons choisi de bannir toute forme de déchets non recyclables (ou déchets ménagers), mais de continuer à acheter, si besoin réel, des choses emballées en matières cartonnées ou recyclables.
Mais finalement, on s'y est fait puisque de toute façon, nous prenions déjà beaucoup de nos céréales, noix, sucre et légumineuses en vrac. L'idéal est que ça en devienne systématique.
On a commencé à faire notre déodorant et notre dentifrice maison ! Recettes disponibles pour les personnes intéressées ! 

Le gros point positif à tout ça, c'est que nous n'avons pas besoin de descendre les poubelles très souvent ! Aaah bah ça c'est une bonne nouvelle madame.
Et pour les déchets organiques, nos vers de lombricompost s'en délectent parfaitement dans leur petite maison à 3 étages et les réduisent à leur manière (oui vous avez bien compris)

Là aussi pour diminuer la poubelle organique, petite astuce toute simple : il suffit de manger ce qu'on épluche.
La peau du kiwi par exemple est tout à fait comestible, les carottes, navets, betteraves et patates peuvent se brosser. En plus c'est dans la peau que se cache toutes les meilleures vitamines !
D'où l'utilité d'acheter tout bio, évidemment, sinon le cocktail vitaminé de pesticides est bien moins efficace...


Et ... Totnes !

Comme Alexandre quitte son travail en juillet, nous voulions en profiter pour prendre l'air et surtout voir ce qui se fait comme initiatives / alternatives près de chez nous.

L'idée nous est venu d'aller faire un tour à Totnes en Angleterre, ville de 7700 habitants où a vu naître le mouvement des Villes en Transition "Transition Town", qui vise un retour au local, une autonomie énergétique et alimentaire à 80% pour 2030.
Le projet avait démarré en 2006, donc depuis 7 ans il a dû se passer bien des choses et nous tenons à partir en ayant en tête une image d'un mouvement qui part d'une prise de conscience en Europe.

Nous allons être accueillis a priori par un couple sextuagénaire assez investi dans le projet, Erica est coach de vie et membre d'une association consultante en éco-construction et Ian sorcier des temps modernes (d'après ses propres mots)

Un beau programme en perspective.... Et puis c'est aussi pas mal pour rôder notre matériel !

Ça ce sera donc pour fin Juillet, le voyage avant le voyage !